La population gabonaise exprime depuis longtemps le désir ardent de voir les langues maternelles enseignées et valorisées, afin de promouvoir le brassage linguistique et faciliter les interactions entre les différentes ethnies du pays. Malheureusement, ce souhait peine à se concrétiser face à la prédominance du français et au recul progressif des langues traditionnelles.
Le Français, Langue Officielle et Véhiculaire
Bien que le Gabon compte près d’une cinquantaine de langues locales, le français s’est imposé comme langue officielle et véhiculaire depuis la colonisation. Parlé par plus de 80% de la population, il est la utilisé pour l’enseignement, l’administration et les médias. Cette situation a favorisé son adoption par les jeunes générations, au détriment des langues maternelles.
Le Désintérêt des Jeunes
Il est déploré que de nombreux jeunes Gabonais ne s’identifient à leur ethnie que par le nom, préférant utiliser des expressions venues d’ailleurs, comme de Côte d’Ivoire ou du Congo. Cette pseudo-modernité les pousse à traiter de “villageois” ceux qui pratiquent aisément leur langue vernaculaire, portant ainsi un coup à la fierté d’appartenance.
Des Initiatives pour la Sauvegarde des Langues Maternelles
Conscientes de l’urgence de la situation, des initiatives ont été mises par les autorités de transition en place pour encourager l’apprentissage et la pratique des langues maternelles. Certains établissements scolaires proposent déjà des cours, tandis que des applications pour apprendre le fang, par exemple, ont été développées. Le Gouvernement de la Transition a acté pour l’insertion de certains dialectes dans le programme scolaire en cette rentrée 2024-2025. En France, des ateliers linguistiques sont organisés dans les écoles pour sensibiliser les élèves à la diversité et à l’importance des langues.
Cependant, ces efforts restent encore insuffisants pour enrayer le déclin des langues traditionnelles au Gabon. Une politique linguistique ambitieuse, soutenue par les autorités et la société civile, est nécessaire pour valoriser ce patrimoine culturel et linguistique unique.
“C’est un devoir d’aimer sa langue maternelle. La négliger est un signe de décadence morale.” Docteur Motta